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L'ogre d'en bas

Cet album illustré livre un récit fort et poétique sur les Justes, ces anonymes qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, au péril de leur vie. On fait ainsi connaissance avec Sarah et sa petite soeur qui, prises dans la tourmente de la guerre, devront faire confiance à un personnage inattendu : un ogre à la barbe magique.

L'ogre d'en bas

Olivier Dupin, Barroux, éditions Glénat, 2024 - 14,50 euros.

À partir de 7 ans.

Résumé : Sarah et sa petit soeur habitent avec leurs parents dans un immeuble tenu par un curieux concierge : un homme gigantesque avec la plus grosse barbe du monde. L'ogre d'en bas, c'est lui. Dans le quartier, des histoires circulent à son sujet : sa barbe serait vivante et pourrait avaler un enfant tout entier...
Un jour, des soldats arrivent dans la ville, et la vie change. De nouvelles règles sont imposées aux "gens comme eux", certains disparaissent. Ni le lieu, ni l'époque ne sont précisés, mais l'étoile jaune accrochée à la poitrine de Sarah et sa petite soeur nous permettent vite de comprendre le contexte historique. Une nuit, les deux petites filles doivent faire leurs valises, et après une tentative de fuite ratée, les parents sont arrêtés.

Surgit alors l'ogre d'en bas. Elles n'ont pas d'autre choix que de lui faire confiance et se dissimulent dans sa barbe, pendant que les soldats fouillent l'appartement. Il les cache dans sa loge, avant de les emmener dans une ferme à la campagne, chez sa soeur. Là, elles trouveront des camarades, d'autres enfants que l'ogre continue de sauver des soldats.

On a beaucoup aimé cet ouvrage parfaitement écrit et illustré avec talent. Chaque étape de l'histoire, entre réalité et imaginaire, apporte des surprises, toutes liées à ce personnage effrayant et bourru, l'ogre, qui se révèle finalement être une personne extraordinaire. On est tout de suite happé par la voix sincère et émouvante des deux petites filles et ce voyage dans la barbe de l'ogre nous emmène bien plus loin que prévu.

Le prénom de la narratrice n'est pas dit au lecteur, elle devient ainsi une porte-parole de tous les enfants juifs persécutés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Son discours se fait universel. Et au-delà de l'émotion poignante qui est toujours en toile de fond du récit, on retient surtout le courage de ces deux enfants.

Auteur et dessinateur ont d'ailleurs réussi le tour de force de raconter tout cela en restant dans l'univers de l'enfant : les faits douloureux de la guerre, la séparation familiale se mélangent dans la tête des deux petites filles avec le folklore des contes, ogres, ogresse, barbe magique... On reste dans un récit pour enfants, avec une pointe d'humour, de la tendresse, de la délicatesse. Et à la fin, il ne ressort que le côté humain de cette aventure : la force, la générosité et l'affection pour deux petites inconnues de cet ogre, qui avait un coeur Juste.

L'ogre d'en bas

Cet album illustré livre un récit fort et poétique sur les Justes, ces anonymes qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, au péril de leur vie. On fait ainsi connaissance avec Sarah et sa petite soeur qui, prises dans la tourmente de la guerre, devront faire confiance à un personnage inattendu : un ogre à la barbe magique.